Article RĂ©digĂ© par Audrey Lefebvre, blog de Stopilo – Collaboration Digital Collab et le blog de Stopilo.
PlongĂ©e au cĹ“ur d’un phĂ©nomène rĂ©cent Ă l’Ă©chelle de l’humanitĂ© : l’ère de la NOTIFICATION ! Email entrant, message texte, appel en absence, rappel de rĂ©union, nouvelle interaction sur les rĂ©seaux sociaux…. elles sont partout ! Faisant de notre smartphone notre nouveau centre de gravitĂ©. De quoi la notification est-elle le nom ?
Drrr…. fui fuiiiittt… Bip… Vrooooo… De douces mĂ©lodies signant notre hyper prĂ©sence au monde, les notifications deviennent pour beaucoup un vrai cauchemar. Comment les gĂ©rer pour mieux vivre notre relation quotidienne au numĂ©rique ? Comment mettre une saine distance entre nous et notre 2ème cerveau portable ? Enfin, si il est inenvisageable de renoncer aux nouvelles technologies, comment s’accorder par touche des moments de digital detox ? PlongĂ©e au cĹ“ur d’un phĂ©nomène rĂ©cent Ă l’Ă©chelle de l’histoire de l’humanitĂ©, et qui nous concerne tous.
La sur-consommation de notifications nuit Ă notre santĂ© mentale…
Saviez-vous qu’en moyenne une personne consulte son smartphone 221 fois par jour ?!?
Et qu’est-ce qui nous ramène constamment vers notre GSM ? Je vous le donne en mille : les notifications ! Nous sommes constamment bombardĂ©s par ces stimuli sonores et visuels en provenance de notre smartphone. Des notifications de rĂ©seaux sociaux aux nouveaux messages en passant par les bip bip de nos applications, sans parler des alertes de boĂ®te mail, ça ne s’arrĂŞte jamais ! TO BE OR NOT TO BE NOTIFIED, That’s the (new) question…Â
Mais alors, quel est leur impact réel sur notre concentration, et par voie de conséquence sur notre productivité ?
Une rĂ©cente Ă©tude de la très sĂ©rieuse American Psychological Association l’affirme clairement : les notifications ont un impact important sur notre concentration. Plus prĂ©cisĂ©ment, une alerte d’application est aussi distrayante qu’un appel tĂ©lĂ©phonique, MĂŠME SI VOUS L’IGNOREZ ! Or, quand notre attention est interrompue, il nous faut 23 minutes en moyenne pour ĂŞtre capable de retrouver notre concentration, et donc nous replonger efficacement dans le travail.
Une Ă©tude menĂ©e en 2015 par Microsoft, auprès de 2000 Canadiens, a mesurĂ© l’ampleur et l’impact de nos nouveaux comportements face Ă notre smartphone. Le verdict est sĂ©vère ! Ă€ force de zapper, de trier dans un flux permanent d’infos, les jeunes d’aujourd’hui accordent en moyenne 8 sec. Ă chaque nouvelle information, contre 12 sec. en 2000, pour juger de sa pertinence. A titre de comparaison, Microsoft rappelle qu’un poisson rouge peut rester concentrĂ© jusqu’Ă 9 sec…. Ça fait mal !
InvitĂ© fin novembre dernier Ă animer un apĂ©ro-dĂ©bat sur le sujet, Nicolas Delbeke – gĂ©rant du planning en ligne Stopilo  – va plus loin en posant le constat suivant
A force d’être rĂ©gulièrement interrompu, nos comportements changent. Et nous avons mĂŞme tendance Ă nous interrompre tout seul. Les Ă©tudes parlent d’interruptions au rythme moyen de 4 minutes. C’est Ă©norme ! Surtout dès lors qu’on rĂ©alise que ces « auto-interruptions » consistent Ă vĂ©rifier si nous n’avons pas reçu un nouvel email ou un nouveau message !
C’est dire qu’il y a lĂ un vĂ©ritable problème. Pourquoi ? Parce que notre cerveau a besoin de faire de nombreux efforts de contextualisation, et prend plus de temps Ă se reconcentrer. Nous ne sommes pas des machines ! Comme le prĂ©cise Nicolas, toute la complexitĂ© du sujet est que notre rapport aux notifications est profondĂ©ment ambigu :
Si nous sommes si accro aux notifications, il y a une raison profonde Ă cela. Elles nous permettent aussi de rĂ©duire notre anxiĂ©tĂ© et notre stress. Tout le problème, c’est qu’en contrepartie, elles diminuent notre efficacitĂ© au travail. Dans la mesure oĂą elles interrompent sans cesse notre travail en cours, elles nous mettent en situation permanente de travail multitâches. Ce qui sollicite beaucoup notre cerveau. Et ne l’aide pas Ă retrouver aisĂ©ment une capacitĂ© de concentration.
Des constats qui nous font penser Ă certaines analyses du philosophe – prospective Marc HalĂ©vy. Celui-ci nous invite Ă prendre de la hauteur sur la rĂ©volution numĂ©rique. Certes, la technologie nous ouvre des univers insoupçonnĂ©s, mais elle comporte aussi des dangers. Parmi ces dangers : la crĂ©tinisation de l’homme par la technologie. Face Ă cette dĂ©culturation par le mauvais numĂ©rique, le prospectiviste nous invite Ă nous libĂ©rer des technologies pour nous accomplir dans l’intelligence technologique. DĂ©cryptage : remettre les notifications Ă leur juste place – celle d’outils Ă notre service, et surtout pas l’inverse ! Ce qui revient Ă se poser la seule question qui vaille : en quoi et quand ai-je rĂ©ellement besoin de notifications ? Au service de quoi les utiliser ?
Concilier vie rĂ©elle et vie digitale… le bon Ă©quilibre
Premier point : dĂ©culpabilisez ! Ce n’est pas de votre faute si vous succombez Ă la tentation d’une notification. MĂŞme en l’ignorant, mĂŞme en ayant conscience qu’elle peut attendre… impossible de rĂ©sister.
Des solutions simples existent ! Prenons le cas d’un chat d’entreprise. Jean se souvient qu’il a besoin du document de Maryse et, pour ne pas oublier, il lui envoie un message par chat. Sauf que Maryse travaille. Aujourd’hui il n’existe que deux solutions à Maryse : ON / OFF. Le problème du off, c’est que Maryse a peur de manquer un message important !
Cette situation n’est pas insoluble ! Maryse peut tout Ă fait mettre sa messagerie en indisponible pendant 30 min ; le temps dont elle a besoin pour rester concentrĂ©e sur ses tâches prioritaires. Jean peut toujours envoyer son message, mais Maryse sera informĂ©e du message quand elle sera disponible pour le traiter efficacement. En cas d’urgence absolue, il reste toujours la possibilitĂ© Ă Jean d’envoyer une alerte importante Ă Maryse.
Bref, On responsabilise, au lieu de subir !
Première piste : bloquer les notifications de son smartphone ou de son chat, et fixer des créneaux dans la journée pour les consulter, les prioriser et traiter celles qui sont urgentes. Une fois finie, vous pourrez tout simplement vous reconcentrer sur votre tâche prioritaire et attendre le prochain créneau de consultations pour traiter vos notifications. Ce n’est pas un gain de temps direct mais indirect, car évitant à votre cerveau de contextualiser sans cesse les informations qu’il reçoit.
Deuxième piste : n’hĂ©sitez pas Ă faire de ce sujet un objet d’Ă©change interne au sein de vos entreprises. Quelles bonnes pratiques et quelles règles se donner au sein de son organisation pour mieux gĂ©rer collectivement les notifications ? Quid d’une charte commune qui indiquerait les plages horaires prĂ©cises auxquels chaque collaborateur s’engage Ă se tenir disponible pour rĂ©pondre aux sollicitations de ses collègues, de ses clients ? Il s’agit lĂ de mettre en place des codes partagĂ©s. Vous verrez, cette mĂ©thode aura un impact direct sur la productivitĂ©, et vous verrez rapidement les rĂ©sultats.
- On vous invite Ă visionner ce TEDx du designer Tristan Harris, qui travaille sur le sujet : comment ne plus subir les notifications ?
Conclusion
Et si vous n’arrivez vraiment pas à dire “stop” aux notifications, on vous conseille vivement de télécharger les applications Offtime ou Flipd  qui bloqueront les stimuli de votre choix sur les périodes de votre choix.
PARTIE SUPP ARTICLE SUR SITE DU BLOG STOPILOÂ :Â Et si vous tentiez la digital detox ?