Un jour, le fondateur d’une entreprise de 300 personnes m’a partagé cette mini parabole :

“Il est impossible de motiver quelqu’un.
Il suffit d’avoir un enfant et un lave-vaisselle pour le savoir.”

Traduction en langage managérial : il est difficile de faire faire quelque chose à quelqu’un qui n’a pas envie de le faire.

Dans cet article, nous vous partageons l’élément central de tous nos projets.

Nous faisons pourtant fréquemment cette erreur : persuadés qu’il y a besoin de changer d’outil/de processus/de manager/etc., nous pensons qu’il suffit de partager notre jugement aux autres pour les convaincre. Peut-on convaincre quelqu’un ? L’enfant et le lave-vaisselle… Bref.

C’est exactement le problème que rencontre encore Digital Collab au début de 2015 : à l’époque, nous essayons de vendre la mise en place d’outils collaboratifs et la formation qui va avec, en essayant péniblement de convaincre le décideur chez le client qu’il va se passer plein de choses géniales dans son entreprise grâce à ces nouveaux outils.

Évidemment, ça soulève surtout beaucoup de questions chez le dirigeant, notamment sur la réaction des membres de l’entreprise une fois qu’on aura mis les outils en place. Et d’ailleurs, à l’époque, dans les entreprises dans lesquelles nous mettons des outils en place, il ne se passe souvent pas grand chose en matière d’amélioration des processus, de la collaboration ou de la communication.

Et finalement, à ce moment-là, nous avons un cycle de vente extrêmement long et nous ne vendons pas grand chose.

La conférence, la valise bleue et l’envie

En novembre 2014, un dirigeant (que son nom soit béni sur sept générations) nous appelle : “j’ai vu quelqu’un de chez vous en conférence pendant 1h. Je voudrais que vous veniez faire la même chose pour nos 30 cadres.”

Votre serviteur le 23 octobre 2014. J’ai l’air sacrément fatigué. Il est temps que je m’y prenne mieux si je veux vraiment rendre service durablement.

Quoi ? Vendre une simple conférence alors que nous essayons de vendre des projets ? Après 45 minutes de discussion, nous convenons d’envoyer un budget à ce monsieur. Nous proposons un tarif journalier relativement élevé et nous indiquons que nous facturerons 50% du temps de trajet. Mais ça ne prend pas : le client achète.

Bon, je vais partir 5 jours. C’est plus que les 2-3 jours habituels : il faut que je m’achète une valise.

Ma célèbre valise bleue date de cet événement fondateur.

Février 2015. Pendant 3 jours, j’anime 6 demies journées, 2 par groupe de 12 personnes. Des gens qui, pour beaucoup, se méfient du numérique : nous sommes en 2015 dans un métier, la formation professionnelle, où le papier est omniprésent, en témoignent leurs bureaux surchargés de piles de feuilles.

Au cours de la première demie journée, nous expérimentons des outils simples et efficaces. Je leur partage aussi des concepts simples, sources de simplification dans les équipes et dans les processus de l’entreprise, qu’ils soient internes ou liés aux clients.

24 heures après le premier atelier, deuxième demie journée pendant laquelle nous faisons… tout ce qu’ils veulent ! Les idées fusent. J’anime jusqu’à 4, 6 ateliers en parallèle sur autant d’outils différents (Google Drive, Smartsheet, Strikingly, YouTube…) pendant 1 jour et demi.

Au bout de ces 3 jours, je suis à genoux. Nous nous retrouvons tous dans une pièce pour un tour de débriefing. Et là, un miracle se produit. Pendant 1h30, 36 personnes font, chacune, un retour dithyrambique de ce qu’elles ont vécu. Elles font preuve d’enthousiasme, d’énergie pour continuer à avancer sur ce sujet. L’émotion m’envahit, j’en ai les larmes aux yeux. (et de même chaque fois que je raconterai cet épisode pendant les 4 années suivantes) ENFIN ! Enfin, les personnes du terrain voient le potentiel simplifiant, créatif et puissant des outils numériques ! Enfin, elles ont envie de s’en saisir ! Enfin, elles ont envie d’améliorer leurs façons de travailler, d’innover dans ce qu’elles font avec leurs clients ! Enfin, elles ont… ENVIE !

Les leçons qu’on peut en tirer

Le lendemain, au cours de mon long voyage de retour en train Corail, je suis euphorique. Ça y est, grâce à ce client, nous avons trouvé comment nous y prendre ! Nous allons appeler ça “Digital Experience” et désormais, ce sera la première étape de toute collaboration avec un nouveau client ! Nous aurons déclenché l’envie, priorisé des idées et il n’y aura plus qu’à aider les équipes à les mettre en oeuvre !

“La finalité n’est pas de mettre des outils en place mais d’améliorer l’organisation.”

Finalement, c’est du bon sens : quand on donne des outils aux gens (ou plus largement : quand on décide un changement puis qu’on l’annonce), il ne se passe rien de spécial. Au mieux, ça améliore légèrement leur quotidien. Au pire, ça les gêne carrément pour faire leur travail comme avant.

Mais quand on commence par ouvrir des portes avec eux, élargir les horizons, donner de la perspective sans avoir encore fait de choix, on suscite forcément de l’enthousiasme puisque les idées viennent de ceux qu’elles concernent.

La fameuse petite fille qui symbolise la simplicité, l’envie et le plaisir dans nos communications dans les communications de Digital Collab depuis 2012.

Et la finalité n’est pas de mettre des outils en place mais d’améliorer l’organisation.

Jusque-là, chez Digital Collab, nous faisions les choses à l’envers : juger, de manière bien présomptueuse, que nous savions ce qui était bon pour les gens. Puis décider, mettre en place et enfin espérer qu’ils allaient nous suivre, ou bien déployer une énergie démesurée pour qu’ils le fassent tant soit peu.

L’envie est le fil conducteur le plus efficace de tout changement. La question est : comment la déclencher ?

Cette prise de conscience s’inscrit peu à peu dans l’ADN de Digital Collab. Elle a aujourd’hui valeur de principe fondamental pour tout ce que nous faisons en interne aussi : partir des envies des personnes concernées.

Partir des envies, non par souci de faire plaisir mais bien dans la mesure où nous partageons une certaine vision de l’entreprise et de la direction que nous voulons suivre ensemble.

Or l’envie ne se décrète pas : elle apparaît lorsque se profile l’activation de nos moteurs profonds dans le respect de nos valeurs. Alors comment faire pour la susciter ?

Notre méthode en 7 étapes


Extrait d’un support pédagogique de Digital Collab

Dans nos projets actuels, on retrouve peu ou prou 7 étapes qui s’appuient sur 2 piliers :

Il faudra encore de nombreuses expériences pour que notre démarche s’affine, pour combler des trous dans la raquette. Et il nous reste certainement un chemin infini à parcourir.

Pourtant, aujourd’hui, on peut dire que toutes nos missions donnent satisfaction. Alors il est temps de publier ce qui fonctionne pour que ça profite au plus grand nombre.

En espérant bien sûr recevoir aussi d’autres contributions pour challenger ou enrichir la nôtre. S’il y avait une méthode pour réussir tous les changements, ça se saurait.

Ces étapes peuvent être utilisées pour la simplification digitale (et même tout projet de changement) dans n’importe quelle équipe. Nous les détaillerons dans nos prochains articles : quelle est l’intention de l’étape ? Quel écueil doit-elle permettre d’éviter ? Pourquoi dans cet ordre ? Comment la mettre en oeuvre ?

Voici nos 7 étapes utilisées avec nos clients et chez nous :

  1. Un socle de connaissances des possibles.
  2. Sommes-nous d’accord sur un problème à résoudre ou un nouveau besoin à combler ?
  3. Avons-nous envie de résoudre ce problème ou de combler ce besoin ?
  4. Avons-nous envie de le faire maintenant ?
  5. Qu’est-ce qui nous plaît dans notre façon de faire actuelle, avant tout changement ?
  6. A quoi pourrait ressembler une meilleure façon de faire ?
  7. Construire et tester le MVP (Minimum Viable Product).

Partagez-nous toutes vos réactions et questions pour nous permettre d’écrire les articles les plus utiles possibles !


Je vais beaucoup mieux depuis que je ne sais pas mieux que les autres.

 

 

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